C’est l’histoire intemporelle d’un bouton de rose du nom de Léa qui avait peur d’éclore sous le soleil printanier. Elle aurait tant aimé, pourtant, se joindre aux autres fleurs du jardin afin d’embellir la grande cours du maître des lieux. En fait, Léa ne voulait pas dévoiler ses pétales, par crainte qu’elles soient imparfaites. Alors, elle restait protégée dans son enveloppe de sépales. C’est avec un sentiment de vulnérabilité qu’elle admirait les autres fleurs déployer leurs couleurs. Par conséquent, elle restait à l’ombre pour éviter les rayons du soleil. Incomplète et malheureuse, Léa rêvait. Elle rêvait d’avoir sa place parmi les fleurs, voire même d’être la monarque des fleurs.

À ce moment, une abeille se posa sur son pédoncule et lui demanda : «Petite Léa, si tu étais capable de fleurir, de quoi aurais-tu l’air ? N’en pouvant plus de se cacher dans l’ombre, Léa se demanda bien sérieusement et intérieurement : « si j’étais capable de fleurir, de quoi aurais-je l’air ? » C’est à ce moment qu’elle s’est mise à créer, avec tout son cœur, cette version d’elle-même qu’elle idéalisait et qui comportait toutes les caractéristiques lui permettant de rayonner, de se sentir alignée, de réaliser son plein potentiel. Cela lui permit de tendre, d’abord quelques feuilles, vers les rayons du soleil. Puis en allongeant sa tige, de sentir, tranquillement, doucement, la chaleur pénétrer son feuillage, gagner ses aiguillons par la pointe, et enfin ses pédoncules.  Elle décrivit à l’abeille ce qu’elle voyait tout en ajustant les couleurs, la grandeur, la profondeur de sa vision pour la rendre plus vive et réelle.

Elle chérissait cette image riche et vive, d’une fleur épanouie, aux pétales roses et odorants. Elle s’imaginait fière, confiante et transcendant tout le jardin par son rayonnement. Complètement absorbée dans cette image, elle éprouva du plaisir, de l’excitation et de la fierté, lorsque petit à petit, ses pétales s’ouvrirent laissant entrevoir ses étamines gorgées de pollen doré. Tous ses sens étaient aiguisés, elle avait enfin osé se dévoiler.

À ce moment, une deuxième abeille se posa au creux de sa floraison pour se délecter de ce délicieux nectar duquel émanait une phéromone authentique et enivrante. Puis, vint une troisième, une quatrième et une cinquième abeille butineuse… Au bout de quelques jours, le jardin du maître des lieux avait pris tant d’ampleur, de couleurs et de parfums exquis que tout le quartier faisait la queue pour venir l’admirer et le photographier.

Léa contempla le résultat de sa transformation. Chaque fleur s’était épanouie de façon distincte en accord avec leur essence propre. Ébahie devant toute cette splendeur et cette beauté, Léa laissa monter en elle un message : « Au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même ». Satisfaite et déterminée à faire perdurer cette transformation, elle pensait déjà à la prochaine saison avec une fébrilité nouvelle.

Écrit par Catherine Bélanger lors d’un exercice sur les métaphores pendant notre formation de praticien en PNL.